LE BEL INDIFFÉRENT
De Jean Cocteau
suivi de La Charlotte de Jehan-Rictus
Mise en scène : Daniel Mesguich
Assisté de Sarah Gabrielle
Avec Catherine Berriane et Florent Ferrier
Lumières : Eric Pelladeau
Bande son : Benjamin Farley
Production : Compagnie du Théâtre Mordoré
LE SPECTACLE
Le Bel Indifférent est une tragédie. De l’attente de l’autre, de l’amour de l’autre ; de l’incommunicabilité, comme on dit. C’est une tragédie de la jalousie, aussi, de la femme bafouée, de l’attachement impossible. De la solitude. Tragédie contemporaine, mais classique : unité de lieu, de temps, d’action …
Fragments d’un discours amoureux destinés au théâtre. Glissement de la scène « de ménage » à la scène tragique, comme si l’une était, n’avait toujours été que, la métaphore de l’autre. Métamorphose permanente, pour l’actrice, du rire aux larmes, du sublime au tragique, qui se heurte au silence, celui des spectateurs, certes, mais aussi du partenaire. Celui du monde.
Le Bel Indifférent est un texte « daté », comme on dit. Il fut écrit pour Edith Piaf. Mais comme toujours, le temps continuant à couler, cette date continuant de s’éloigner, il devient un classique. Le mettre en scène, c’est, avant tout, choisir une actrice (ici, Catherine Berriane). Puis c’est, comme toujours, car le théâtre se tisse de ces paradoxes : programmer l’inattendu, ou encore, ici précisément, accompagner la solitude.
PS : Quant à La Charlotte de Rictus, loin de l’amoureuse délaissée de Cocteau, elle est le délaissement même, au milieu de la foule aveugle et repue.